« Ma fille est alcoolique. Quand je me suis rendu compte de la gravité de la situation, je suis d’abord passée par des sentiments de colère, de honte, d’incompréhension. Puis, je me suis sentie coupable. Qu’est-ce que j’avais raté dans mon rôle d’éducatrice n’avais-je pas montré mon amour ou au contraire avais-je été une mère trop protectrice ? Impossible de penser à autre chose, travailler, sortir, recevoir ses amis, tout devenait une corvée. Je sombrais avec ma fille. J’ai poussé la porte des “Al-Anon”. A la première réunion, la lecture des différentes Etapes et Traditions m’a quelque peu déconcerté. Mais l’accueil si chaleureux des personnes présentes, l’écoute, le partage des mêmes préoccupations, la profonde amitié qui naît au fil des séances, m’ont libérée du désespoir. J’apprends que l’alcoolisme est une maladie contre laquelle on est impuissant, que c’est moi qui dois changer d’attitude, retrouver une tranquillité d’esprit et une certaine joie de vivre. Comme pour le malade alcoolique, je sais que le chemin vers la guérison sera long et difficile mais que chacun y parviendra. » Jacqueline
AL-ANON - UN EPOUX
« Bonjour, je m’appelle Antoine, je suis le mari d’une alcoolique. J’ai connu Al-Anon en suivant ma femme à sa première réunion Alcooliques Anonymes. J’étais partagé entre une grande espérance, c’est probablement ça la bonne solution pour tenir le coup et une grande crainte. Al-Anon m’a permis dans un premier temps de comprendre l’alcoolisme en tant que maladie. Maladie de l’esprit, du corps, de l’âme ; maladie progressive, incurable, mortelle, je ne suis pas responsable de cette maladie. Al–Anon m’a expliqué que l’alcoolisme était un véritable mal familial : si nous faisons ou si nous avons fait partie de l’entourage alcoolique, nous sommes tous plus ou moins affectés par les conséquences de l’alcoolisme de cette personne. Plus nous l’aimons, plus nous serons touchés par la honte, l’obsession, l’anxiété, la colère, la négation, la culpabilité, le ressentiment. Al-Anon me donne la possibilité de me rétablir, d’être responsable de moi, d’assumer mes choix, de réfléchir au sens que je donne à ma vie. Et cela, quelle que soit l’attitude de l’alcoolique : qu’il refuse de reconnaître son problème, qu’il essaie de s’en sortir sans y arriver, qu’il soit sur la voie du rétablissement ou qu’il soit décédé. Personnellement, j’ai une infinie reconnaissance envers Al-Anon et Alcooliques Anonymes. C’est sans aucune hésitation que je vous dis : si vous connaissez des personnes qui vivent cet enfer, n’hésitez pas à leur parler d’Al-Anon. » Antoine
ALATEEN - UNE ADOLESCENTE
« C’est mon père qui est alcoolique depuis toujours. Ma mère l’a su 10 ans après leur mariage. Au début elle ne savait pas comment s’y prendre. Puis elle a été aux Al-Anon. Et mon père est allé aux Alcooliques Anonymes. Puis ma mère nous a parlé à mon frère et à moi du problème de l’alcoolisme et elle nous a proposé le groupe Alateen. Bon, je ne savais pas à quoi m’attendre. La première fois que j’y suis allée, c’était une séance spéciale, une sorte de réunion ouverte Al-Anon et Alcooliques Anonymes. Il y avait 2 témoignages, un Alcooliques Anonymes et un Al-Anon. C’est là que j’ai pu rencontrer les premiers Alateen. A ma première séance, j’ai pu raconter les choses les plus frappantes que j’avais vécues. Ensuite, j’ai continué à venir à Alateen pendant longtemps. J’y ai trouvé des personnes qui comprenaient mes problèmes, qui avaient vécu la même chose que moi. Avant Alateen, j’étais mal dans ma peau, j’étais carrément la tête de turc de ma classe. Je restais dans mon coin et je n’avais pas d’amies. Maintenant, j’ai pris confiance en moi, ça va beaucoup mieux : j’ai plusieurs amis. Pour moi, c’est un grand changement par rapport à avant. » Agnès